Édition du mardi 22 mars 2016
Ingénierie locale : l'État compte sur la mutualisation pour pallier son désengagement
Le ministère de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales a fait paraître hier une Directive nationale d’orientation (DNO) consacrée à « l’ingénierie d’État dans les territoires ».
Comment compenser la fin des Atesat ? Il semble que le gouvernement, s’il n’a pas hésité à supprimer à partir de janvier 2015 cette « assistance technique de l’État pour des raisons de solidarité et d’aménagement du territoire », naguère tellement utile aux petites commune, il est aujourd’hui bien en peine de savoir comment répondre à la carence d’ingénierie locale que cette suppression a fait naître. Depuis, plusieurs pistes ont été évoquées, mais le problème n’est toujours pas réglé. La naissance du Cerema début 2015, qui remplace à la fois le Certu et le Cete, devait permettre une nouvelle offre en matière d’ingénierie locale ; elle n’est à l’évidence pas suffisante face aux besoins. Sylvia Pinel, alors ministre de la Ruralité, promettait en janvier dernier encore des « ateliers de l’ingénierie locale », qui sont apparemment partis avec elle du gouvernement.
À défaut de moyens concrets pour leur permettre de venir à bout de projets complexes de voirie, de logement ou de mobilité, les maires auront au moins une directive qui leur confirme que l’État… ne jouera plus un rôle directeur dans l’ingénierie locale : « Il n’est plus question que l’État se substitue aux collectivités territoriales : l’ingénierie technique concurrentielle est désormais de leur responsabilité ». La directive rappelle qu’il revient maintenant aux intercommunalités de « s’organiser en matière d’appui et conseil aux communes » et que la loi Notre du 7 août 2015 a « confirmé » le rôle donné aux départements « en matière d’assistance technique ».
La directive, rédigée dans un langage abscons (on y apprend par exemple qu’il convient de « dépasser les approches en silo », de « prendre en compte le temps long » et de « capter les signaux faibles » afin d’ouvrir « un processus itératif résolument tourné vers un service de proximité modulable » ), vise essentiellement à cadrer l’action des préfets dans le domaine. L’État doit se montrer « expert, incitateur et facilitateur ». Autrement dit, si l’État n’apportera plus d’aide directe, les préfets devront se charger de faciliter la mise en relation des élus locaux porteurs de projets soit avec les grandes agences (Cerema, agences d’urbanisme, Anru, etc.), là où elles existent, soit avec les entreprises privées d’ingénierie. Ils devront notamment mettre à disposition des acteurs locaux « une cartographie de l’offre d’ingénierie publique et privée » dans leur département. Et la philosophie du gouvernement en la matière est assez clairement exprimée lorsque Jean-Michel Baylet demande aux préfets « d’inciter » les collectivités à « tous rapprochements ou mutualisations opportuns pour répondre aux besoins exprimés localement ». Privées d’aide de l’État, les collectivités sont donc invitées à unir leurs compétences pour faire elles-mêmes.
Comment compenser la fin des Atesat ? Il semble que le gouvernement, s’il n’a pas hésité à supprimer à partir de janvier 2015 cette « assistance technique de l’État pour des raisons de solidarité et d’aménagement du territoire », naguère tellement utile aux petites commune, il est aujourd’hui bien en peine de savoir comment répondre à la carence d’ingénierie locale que cette suppression a fait naître. Depuis, plusieurs pistes ont été évoquées, mais le problème n’est toujours pas réglé. La naissance du Cerema début 2015, qui remplace à la fois le Certu et le Cete, devait permettre une nouvelle offre en matière d’ingénierie locale ; elle n’est à l’évidence pas suffisante face aux besoins. Sylvia Pinel, alors ministre de la Ruralité, promettait en janvier dernier encore des « ateliers de l’ingénierie locale », qui sont apparemment partis avec elle du gouvernement.
À défaut de moyens concrets pour leur permettre de venir à bout de projets complexes de voirie, de logement ou de mobilité, les maires auront au moins une directive qui leur confirme que l’État… ne jouera plus un rôle directeur dans l’ingénierie locale : « Il n’est plus question que l’État se substitue aux collectivités territoriales : l’ingénierie technique concurrentielle est désormais de leur responsabilité ». La directive rappelle qu’il revient maintenant aux intercommunalités de « s’organiser en matière d’appui et conseil aux communes » et que la loi Notre du 7 août 2015 a « confirmé » le rôle donné aux départements « en matière d’assistance technique ».
La directive, rédigée dans un langage abscons (on y apprend par exemple qu’il convient de « dépasser les approches en silo », de « prendre en compte le temps long » et de « capter les signaux faibles » afin d’ouvrir « un processus itératif résolument tourné vers un service de proximité modulable » ), vise essentiellement à cadrer l’action des préfets dans le domaine. L’État doit se montrer « expert, incitateur et facilitateur ». Autrement dit, si l’État n’apportera plus d’aide directe, les préfets devront se charger de faciliter la mise en relation des élus locaux porteurs de projets soit avec les grandes agences (Cerema, agences d’urbanisme, Anru, etc.), là où elles existent, soit avec les entreprises privées d’ingénierie. Ils devront notamment mettre à disposition des acteurs locaux « une cartographie de l’offre d’ingénierie publique et privée » dans leur département. Et la philosophie du gouvernement en la matière est assez clairement exprimée lorsque Jean-Michel Baylet demande aux préfets « d’inciter » les collectivités à « tous rapprochements ou mutualisations opportuns pour répondre aux besoins exprimés localement ». Privées d’aide de l’État, les collectivités sont donc invitées à unir leurs compétences pour faire elles-mêmes.
F.L.
Télécharger la directive.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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